Avec son statut d’ingénieure en informatique, Fatou Touré aurait pu continuer à vivre en France, sans se soucier outre mesure des déchets qui jonchent les rues de Conakry. Sauf qu’à la faveur d’un des séjours qu’elle effectuait justement dans la capitale guinéenne, elle a vu en ces montagnes d’ordures qui font la réputation de la capitale guinéenne une opportunité. Réduc’Déchets, l’entreprise de valorisation des déchets dont elle est la co-gérante depuis trois ans, en est le fruit.

Tout en contribuant à l’assainissement de l’environnement, Réduc’Déchets a pour vocation de faire participer les citoyens et d’aider à la création de richesse. Pour cela, elle intervient au niveau de toutes les étapes menant à la valorisation des déchets. Cela commence par les enfants dans les écoles. L’entreprise leur propose des campagnes d’éducation et de sensibilisation via des animations et des sorties scolaires. On les initie à l’installation des poubelles et au tri des déchets suivant un code couleur très précis : jaune (plastiques et métaux) ; bleu (cartons et papiers) ; gris (autres) et bio-sceau (épluchures, restes de repas, balayures, feuilles mortes).

Aux entreprises, il est également proposé un pack comprenant l’installation des poubelles et la formation du personnel. Et ce sont des jeunes recrutés par Réduc’Déchets qui se chargent de collecter les contenus des poubelles jaune et bleue pour les transférer en direction des structures de valorisation. Le contenu de la poubelle grise revenant aux PME évoluant au compte de la collectivité (mairie, gouvernorat). Quant à celui du bio-sceau, il donne lieu au compostage.

Enfin, Réduc’Déchets propose également une offre de création et d’accompagnement des entreprises de valorisation des déchets. Concrètement, elle aide notamment des jeunes à se structurer et à se former pour eux-mêmes devenir des acteurs sur la chaine de valorisation des déchets.

Si au début, Fatou Touré a dû supporter le regard curieux de ceux qui trouvaient qu’elle est « en avance sur sa société » et que « les Guinéens ne sont pas prêts », sa détermination est cependant en train de payer. En effet, Réduc’Déchets vient de décrocher un contrat portant sur un total de 176 écoles. Des écoles avec lesquelles l’entreprise devrait commencer à travailler à partir de l’année prochaine.

Forte de son expérience, Fatou recommande une intensification de la campagne de sensibilisation permettant de mettre en évidence l’impact que les actions de l’homme ont sur son environnement. Dans le cas de la Guinée, elle souhaite que l’accent soit mis sur les secteurs les plus pollueurs que sont : la foresterie, les déchets et les mines. De la pandémie de Covid-19, elle tire l’enseignement qu’il faut développer et valoriser les économies locales et de proximité. Et pour ce qui est de la mise en œuvre de la décennie d’action du développement durable, elle invite à remédier au phénomène de la surproduction et à rationnaliser l’exploitation des ressources.

Programme Environnement PNUD Guinée

 

 

 

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